La Machine

Article publié sur LinkedIn le 25 avril 2025

En huit ans je me suis construit une méthode rigoureuse pour m'immerger dans la lecture et en extraire une compréhension profonde et durable.

Lire ne se limite pas à parcourir des mots ; c'est un processus actif de dialogue avec l'auteur et de construction de ma propre pensée.

Chaque livre devient ainsi une brique essentielle dans l'édifice de mes connaissances. ?

a) La Préparation

La préparation est la fondation de cette démarche.

Avant même d'ouvrir un livre, je prends soin de créer une fiche détaillée : nom de l'ouvrage, auteur, visuel de la couverture. Cette étape, bien que simple, ancre le livre dans mon esprit.

Je créé cette fiche sous Obsidian : Obsidian est une application de gestion des connaissances personnelles et une application logicielle de prise de notes qui fonctionne sur les fichiers Markdown.

(Créer la fiche de lecture sous Obsidian)

Ensuite, je survole et surligne les titres des parties, chapitres, sous-chapitres et sections... sur l'application Kindle de mon PC.

("Renifler" le livre et surligner son "ossature")

Cette visualisation superficielle me donne une idée générale de la structure de l'ouvrage, de l'organisation des idées.

Enfin, je prends un moment pour sentir le livre, pour laisser mon intuition vagabonder sur les thèmes abordés.

Cette première approche sensorielle, presque intuitive, prépare le terrain pour une lecture plus engagée. Cela rejoint l'idée que chaque entreprise intellectuelle part de préconceptions existantes.

b) La collecte

La phase de collecte est celle où l'interaction active avec le texte commence.

Sur ma Kindle, je surligne les phrases clés, les passages qui résonnent ou qui portent l'essentiel de l'argumentation.

(Surligner au cours de la lecture sur ma Kindle Scribe)

Une fois devant mon ordinateur, je vais plus loin en attribuant des couleurs spécifiques à ces surlignements. Parfois de l'orange pour signaler une idée forte, le rose une citation inspirante.... Cette annotation chromatique est une première forme de distillation, un codage visuel de la valeur de chaque extrait.

(Affecter des codes couleur fonction de l'ossature du livre et de la nature des éléments surlignés)

Parallèlement, je note mes réflexions, les liens qui se créent avec d'autres lectures ou idées, les analogies qui émergent dans mon esprit (sur bloc-notes numérique ou directement sur Obsidian comme dans l’exemple ci-dessous).

(Noter mes réflexions et idées au cours de la lecture sur un bloc-notes numérique ou directement comme ici sur Obsidian)

Cette prise de notes de lecture est essentielle pour transformer les découvertes des autres en quelque chose de nouveau et de propre. Il est crucial de traduire les idées des textes lus dans son propre langage pour les intégrer dans de nouveaux contextes de sa propre pensée.

c) L'exportation et la mise en forme

L'étape suivante, l'export Excel et la première mise en forme via un outil de Mindmapping (SimpleMind) transforment ces annotations en une structure exploitable.

J'affecte chaque livre à une catégorie ("PMBA" ci-dessous) et une sous-catégorie ("Thème"), organisant ainsi ma bibliothèque de manière thématique.

(Catégoriser le livre à deux niveaux : PMBA et Thème)

L'export des surlignements vers Excel permet une manipulation et une organisation plus poussées des données. C'est là que l'automatisation sous Excel prend tout son sens. J'y configure des formules pour structurer l'architecture des notes par code couleur : identifier automatiquement si le surlignement correspond à une partie, une sous-partie, une phrase clé, une citation, etc.

(Automatiser la collecte et la ventilation des surlignements)

Cette organisation granulaire facilite la consultation ultérieure. De plus, je réalise une traduction (imparfaite mais automatisée) en français tous les surlignements en anglais, me donnant ainsi une double lecture et facilitant de futures recherches dans les deux langues.

À partir de ces données structurées, je crée une mindmap, une représentation visuelle arborescente des idées principales et de leurs interconnexions.

Enfin, je collecte et copie-colle les images issues du livre directement dans cette mindmap, ajoutant une dimension visuelle et contextuelle à mes notes. Ce Mindmap me permet d’embrasser en une seule représentation l’ensemble de l’ouvrage dans lequel que tu peux zoomer et dézoomer à loisir ?.

(Créer le Mindmap avec les images correspondantes - ici sur SimpleMind)

d) La création d’une base d’image et l'importation dans Obsidian

L'import dans Obsidian et la création d'une base d'images consolident mes notes dans un environnement dédié à la pensée connectée.

Je construis deux bases d'images :

1) Un fichier Excel dédié aux images me permet de les indexer et doc de les rechercher par livre, catégorie et sous-catégorie.

(Enrichir une base Excel d'images permettant des recherches par livre et par catégorie)

2) En complément, j'utilise Google Images (OCR distant) et Samsung Quick Search (OCR local) pour rendre les images identifiables par des mots-clés présents dans leur contenu textuel.

(Enrichir une base image ici sous Quick Search permettant une recherche par mot clef suite OCRisation)

Cette base d'images devient une ressource visuelle riche et facilement accessible.

Puis, j'importe dans Obsidian trois fichiers distincts :

Les surlignements détaillés ; Les images ; Mes réflexions, insights, idées et citations clefs (3 onglets dans l’image ci-dessous). Cette séparation permet une gestion plus claire et ciblée de chaque type d'information.

(Créer 3 fichiers distincts présentés côte à côte sur cette image pour un même ouvrage : les surlignements détaillés, les idées & réflexions et les images)

e) La consultation et la recherche

La dernière phase, la consultation et la recherche, est sans conteste la plus enrichissante. C'est là que les efforts précédents portent leurs fruits.

Je crée sous Obsidian des liens et des rétroliens entre les différents supports : les mindmaps, mes notes Obsidian et ma base images et toutes mes autres notes (internet, pensées, journaling, posts LikedIn...)

(Vue graphique de mon "coffre" sur Obsidian)

Cette interconnexion transforme mes notes en un véritable réseau de connaissances.

Je peux effectuer des recherches par mot(s) clef(s) directement dans Obsidian, explorant les occurrences d'un terme à travers l'ensemble de mes lectures.

(Rechercher par mot clef au sein d'une même ligne : "Bezos" et "Rule" en haut à gauche de l'image)

La recherche par approche sémantique dans Obsidian également me permet d'aller au-delà de la simple correspondance de mots, en trouvant des notes liées conceptuellement.

(Rechercher avec intégration sémantique : le chiffre en jaune avant le nom de la note permet d'obtenir le pourcentage de correspondance : ici 76%)

Les filtres élaborés dans Excel (mot clef, catégorie, sous-catégorie) offrent une précision chirurgicale pour retrouver des informations spécifiques parmi tous les livres annotés.

(Rechercher grâce aux filtres élaborés sous Excel : ici des mentions de "Platon" et "Foi" ou de "Platon" et "Esprit")

Enfin, la recherche par sujet dans Excel me permet d'extraire pour tous les livres tous les surlignements au sein d'une section qui contient un mot clef, offrant une vue d'ensemble thématique très puissante.

Cette démarche s'inscrit dans l'idée de développer les sujets de manière ascendante à partir du système.

La "découvrabilité" est essentielle pour que les notes soient utiles dans le futur.

(Rechercher toutes les sections, sous sections...qui mentionnent le mot (ici "DELEGATION") et extraire tous les surlignements inclus)

En conclusion

Ce processus méticuleux (?), de la préparation intuitive à la recherche pointue, me permet de ne jamais me sentir démuni face à une nouvelle idée ou un projet d'écriture.

En transformant la lecture en une activité structurée de collecte, d'organisation et de connexion, je construis un véritable second cerveau, une extension numérique de ma mémoire et de ma pensée.

Chaque livre digéré selon cette méthode enrichit mon paysage intellectuel, me fournissant les briques nécessaires pour élaborer des réflexions personnelles et éclairées.

Finalement, cette approche me permet de transformer les découvertes et les pensées des autres en quelque chose de nouveau et de propre, alimentant ainsi un cycle continu d'apprentissage et de création.

J’espère que cet article un peu long vous aura inspiré et vous aura donné envie de vous lancer.

Souvenez-vous, « Le meilleur moment pour planter un arbre était il y a 20 ans. Le deuxième meilleur moment est maintenant. » (Proverbe chinois)…

alors…

qu’attendez- vous ? ?!

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